On a créé huit mesures vides.

 

On a choisi deux chansons du fameux groupe de Liverpool comme source d’inspiration pour notre nouveau morceau : Yesterd’hui et Michelle.

Un clic plus tard, nos quatre mesures vides se sont remplies de notes et nous avons entendu ceci:

Bluffés par cette proposition, nous l’avons baptisé en compressant le nom des deux chansons : Yesterchelle. La mélodie n’était pas un mix des deux sources d’inspiration mais une proposition originale.

J’ai enregistré une démo, mais je n’étais pas convaincu. J’ai d’ailleurs choisi très paresseusement le texte d’une autre chanson des quatre garçons dans la bise. Après quelques heures de travail, à l’écoute de mon titre je ne donnais pas cher de cette mélodie qui nous avait pourtant séduite. Elle en était au stade de la chanson un peu ratée mais qui « a quelque chose » dont on pourra peut-être se servir plus tard. Voici la démo :

À la fin de l’enregistrement de l’album, j’ai repris ces quelques mesures et j’ai travaillé dans un état second. À ce moment là, j’étais un expert de Flow Composer. L’usage intensif de cette machine avait modifié ma façon de travailler, j’étais devenu dépendant des propositions de la machine sans être passif, au contraire, mais sans elles j’avais du mal à trouver l’inspiration.

Il me manquait un morceau 100% composé par Flow Machines. Les autres titres avaient été composés avec la machine, mais des ajouts avaient été fait à la main, des corrections avaient été apportées au matériel brut généré.

J’ai sélectionné, coupé, copié, collé, corrigé (le minimum) mais je n’ai pas composé de fragments mélodiques. La machine suivait sa logique sur la quelle je n’avais aucune prise. J’étais frappé par cette incompatibilité entre mes propositions humaines et celles de la machine. Jusqu’à lors, j’avais toujours eu le dessus mais cette fois je perdais la main. J’arrivais à suivre cette logique de Flow Composer grâce à un rendu audio d’une voix qui « interprétait la mélodie »;

La voix de Curtis était très adaptée au style d’Oysterchelle. J’ai trouvé sa voix dans la chanson originale interprétée par Curtis. Elle était en téléchargement légal sur Free vocals. Com. La voici :

L’outil Mashmelo transformait les notes de Curtis pour les adapter à la chanson. Ça donnait ça :

Entendez-vous comme moi les mots « Mafia love » ? Ils sont le résultat de l’assemblage de plusieurs syllabes de la chanson originale Rollin. La façon dont le Mashmelo de Curtis chante ces deux mots m’a fait pensé à Franck Ocean. J’ai fait une démo à partir de là, en faisant générer un piano que j’avais enregistré sur une de mes chansons (A quoi ça m’a servi).

 

Pas sûr de la fin, et surtout très fatigué par l’enregistrement de l’album , j’ai préféré ne garder que le piano et la voix pour respecter l’esprit de Flow Machines.

Regardez cette partition et écoutez la musique :

Mafia Love (Yesterchelle)

  • pas de répétitions
  • des audaces harmoniques 

… et pourtant, si vous écoutez la chansons deux fois, des bribes vous reviendront dans la douche et si vous l’écoutez un peu plus, vous pourrez la chanter entièrement de mémoire.

Nous avons Pierre et moi, choisi Oystershell (pour remplacer Yesterchelle) c’est à dire la coquille d’huitre.