Magic Man c’est un peu de chanson pop française des années 80, de funk américain des années 70 et de rock des fifties.

La partition générée, construite sur quelques mesures et embellie avec quelques répétitions de motifs mélodiques n’a rien de très audacieux.

C’est une mélodie entêtante qui possède peut-être une articulation particulière que je ne perçois pas au premier abord mais qui me trotte dans la tête.

La voici, nue, jouée par un son de piano basique.

J’ai fait quelques essais peu concluants, en jouant une basse sur des accompagnements générés par la machine et en chantant la mélodie en yahourt mais le résultat ressemblait à une chanson pop sans relief.

Après avoir entré dans la machine quelques pistes de voix isolées, comme on en trouve sur You Tube, je suis revenu sur cette partition. J’ai fait générer plusieurs voix, dont un choeur disco et le crooner. La partition est devenue très excitante, de plus, un mot revenait à la fin de chaque phrase musicale. La machine avait découpé un mot du choeur disco et l’avait transformé sur ma mélodie en « my magic man ». À part ce mot, le texte généré n’avait aucun sens mais les sonorités étaient musicales.

J’ai fait une maquette rapide, heureux de confirmer que cette machine avait quelque chose de magique :

Plus tard, pour ne pas me mettre à dos les ayants-droits, même si les voix découpées par la machine n’avaient vraiment plus rien à voir avec l’original, j’ai fait ré-enregistrer les voix par la chanteuse Mariama et j’ai remplacé la voix générée du crooner en l’imitant. C’est un exercice très difficile. Les mises en place rythmiques ne sont pas naturelles et les mots n’ existent pas. Au bout d’un moment on trouve une manière naturelle et ça devient musical.

S’en est suivi un énorme travail pour finaliser cette chanson. Ash Workman et Michael Lovett ont fait un beau travail de production mais le titre leur échappait. Ici un extrait de la première démo qu’ils m’ont envoyé :

Les travaux dans le studio d’Ash Workman l’ont empêché de finir le mix de sa version un peu trop sophistiquée pop. Finalement c’est avec Fred Decès, au bout de nombreuses versions que le titre a pris sa forme finale. Le déclic est venu de Fred, qui a lâché le mot : Chill. Apéro, ambiance, cool, easy. Benjamin Cholet a aidé à trouver ce côté chill en optimisant la rythmique, un kick plus présent, quelques sons.

Ce morceau a été le plus épuisant de l’album, avec Valise. Quand je ré écoute la demo, tout est là et pourtant il y a eu des détours insensés, des impasses, une vingtaine de versions pour aboutir à un titre quasi identique, peut-être même un peu trop peaufin